Lorsqu’il était sociétaire de BMW Sauber, Robert Kubica passait pour un tatillon un brin soupe au lait. Capable de critiquer (principalement en interne) l’écurie du constructeur à l’hélice – notamment en 2008 lorsqu’il regrettait que le rythme de développement de sa monoplace l’exclut lentement mais sûrement de la course au titre – le Polonais s’est taillé une réputation de mauvais coucheur. Mais en mordillant la main qui le nourrissait, Kubica agissait comme la majorité des champions avérés ou en puissance qui ne supportent pas l’à-peu-près, encore moins la défaite.
L’histoire a donné raison au pilote de Cracovie : 2007 fut l’unique chance de BMW de briguer une couronne mondiale et resta sans lendemain. Chez Renault, l’implication de Kubica ne passe pas pour un surplus d’énergie mal canalisé mais pour une aubaine. « Ses performances ont été, depuis le début de la saison, irréprochables ; il n’a commis aucune erreur et il extrait le maximum de performance de la voiture, à chaque tour » souligne l’ingénieur de course en chef de l’écurie au losange, Alan Permane, qui n’hésite pas à positionner Robert plus haut qu’Alonso sur l’échelle de l’engagement personnel.
« De même, sa philosophie de travail hors du cockpit est la plus impressionnante que j’ai vue de la part d’un pilote. Il passe énormément de temps avec ses ingénieurs, sur le circuit, à analyser les données, à visionner des courses, et tout simplement à améliorer la voiture dans ses moindres détails. Voir un tel degré d’engagement est une grande motivation pour l’équipe toute entière. »