Par Stéphane Faucompré
L’histoire de la Formule 1 contient plusieurs anecdotes fascinantes que relativement peu d’amateurs connaissent. En voici quelques-unes…
NELSON PIQUET
Bizarrement, il se trouve que Piquet n'était pas le véritable nom de famille de Nelson Piquet Senior, triple champion du monde. Le Brésilien s'était inscrit à des courses de karting sous une fausse identité pour éviter que son père Estacio Gonçalves Souto Maior, alors ministre de la Santé au Brésil, ne sache qu'il participait à des compétitions automobiles. Sa mère était Française, il avait emprunté son nom de jeune de fille Clotilde Piquet.
ALAIN PROST
En 1975, Alain Prost se qualifie pour la finale du Volant Elf, une compétition organisée pour les pilotes débutants permettant à celui qui la remporte de se voir offrir une saison en monoplace. À cette époque, Prost effectue son service militaire obligatoire en Allemagne et a déjà épuisé toutes ses permissions de sortie. Travaillant dans les bureaux, il arrive à forger une fausse permission pour quitter la caserne et se rendre à cette finale... qu'il remporte. C'est ainsi qu’il démarre sa carrière automobile, lui qui n’a déboursé que 200 francs français (50$) pour débuter en monoplace.
JIM CLARK
Grand Prix de Belgique 1964. Jim Clark est le champion du monde en titre, mais connaît une saison en demi-teinte. À trois tours de l'arrivée, Clark est quatrième et loin de ses adversaires. C'est alors que tout bascule durant les derniers tours. Le meneur, Dan Gurney, est victime d'une panne d'essence. Graham Hill, deuxième, abandonne à cause de la pompe à essence. Bruce McLaren, troisième, a un problème mécanique et complète le dernier tour en roue libre. Clark hérite alors de la victoire avec trois secondes d'avance sur McLaren !
JACK BRABHAM
Le Grand Prix des États-Unis de 1959 se déroule à Sebring et doit décider de la couronne mondiale entre Stirling Moss, Tony Brooks et Jack Brabham. Stirling Moss et Tony Brooks ayant rapidement abandonné, Brabham doit terminer dans les cinq premiers pour obtenir le titre de champion du monde. Mais le moteur Coventry Climax de sa Cooper lâche dans le dernier tour. L'Australien sort alors de sa monoplace pour la pousser jusqu'au drapeau à damiers. Quatre minutes plus tard, Jack Brabham passe la ligne d'arrivée à la 4e place... Épuisé, au prix d'un effort incroyable, il décroche son premier titre mondial.
NIKI LAUDA
Après son premier titre mondial en 1975 conquis au volant d'une Ferrari, beaucoup réclamaient le départ de Niki Lauda de chez Ferrari au profit d’un pilote italien. Il n’a jamais aimé les Italiens… Cependant, le 1er août 1976, c'est un Italien, Arturo Merzario, qui va poser une geste héroïque en sauvant Lauda. Sur le circuit du Nürburgring, la Ferrari de Lauda percute les barrières de sécurité et rebondit au milieu de la piste où elle est percutée par d'autres monoplaces. Inconscient au milieu des flammes qui le dévorent, Lauda est sauvé par Merzario qui n’hésite pas une seconde à sauter dans le brasier. Marqué à vie, Niki Lauda doit sa survie à un pilote italien qu’il n’aimait pas beaucoup.
GRAHAM HILL
Ayant grandi dans une famille modeste, Graham Hill à l'âge de 24 ans n'a pas encore passé son permis de conduire. Invité à essayer une Formule 3 par un collègue de travail pour cinq shillings le tour, c'est une véritable révélation. Sans argent, n'ayant aucun moyen d'intégrer le sport automobile, il se propose de travailler pour l'école de pilotage. Il fréquente aussi le pub « Steering Wheel Club » à Londres, où se retrouvent les pilotes de l'époque. Hill fait alors la connaissance de Colin Chapman, qui lui propose de travailler comme mécano au sein de son écurie Lotus. Hill prend ponctuellement le volant pour des essais ou des courses de tourisme avant d’être inscrit à des courses, et de gagner !
CLIFF ALLISON
Cliff Allison a terminé le Grand Prix d’Argentine de 1960 en 2e place et tente de rééditer son exploit à Monaco. Lors des essais libres du vendredi, le Britannique sort violemment de la piste avec sa Ferrari. Transféré à l'hôpital, il souffre d'un tassement de vertèbres et d'un bras cassé. Il reste cependant inconscient et plonge dans le coma durant 16 jours. Phénomène rare, lors de son réveil à l'hôpital de Monaco, Allison est capable de parler français correctement, alors que le Britannique ne connaissait pas tout cette langue auparavant !
AYRTON SENNA
Selon ses ingénieurs, comme Gérard Ducarouge, Senna avait sa propre télémétrie, ce qui l'avantageait à l'époque où les F1 n'étaient pas remplies d'électronique. Ducarouge raconta que chez Lotus, par manque de moyens, il n'avait mis que trois plaquettes de frein neuves pour la qualification alors que Senna exigeait du matériel neuf pour aller chasser la pôle. Ducarouge mit donc une 4e plaquette qui n'avait fait que quelques tours. Mais après son tour de formation, Senna rentra brusquement à son stand pour faire remarquer que sa plaquette avant-gauche n'était pas neuve. Toute l'équipe Lotus en resta sans voix.
Source:auto123.com