La FIA souhaite accélérer la transformation de la Formule 1 vers une discipline plus soucieuse de l'environnement. Si un nouveau moteur devrait voir le jour en 2013, l'instance dirigeante du sport automobile ne veut pas attendre deux années pour réduire la consommation des monoplaces.
La réduction des émissions de CO2 est actuellement au coeur des discussions dans les écuries mais aussi à la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA). Alors qu'un nouveau moteur plus respectueux de l'environnement verra le jour en 2013, les responsables de la FIA - Gilles Simon en tête - veulent accélérer le processus.
L'homme qui s'occupe des nouvelles énergies et des technologies vertes à la FIA s'est exprimé dans les colonnes de InMotion, le magazine de la FIA. "Nous devons aller plus loin dans la réduction de la consommation d'essence, explique-t-il. Si en tant qu'ingénieur moteur, on me demande d'optimiser la consommation (d'une voiture de course, ndlr), j'essayerai de donner un maximum de puissance au pilote en construisant le moteur le plus économe. Il s'agit d'une compétition technique et puisque la consommation est évidemment une bonne chose pour les voitures de série, ça pourrait être bon pour [les voitures de course] également."
Aller plus loin, plus vite
Les pistes ne manquent pas et dès 2013, les équipes de F1 devront composer avec un nouveau moteur plus "vert". Celui-ci pourrait être d'une cylindrée de 1.5 litres turbocompressé auquel s'ajouterait un système de récupération d'énergie cinétique (SREC). Pour l'heure, les équipes discutent activement pour parvenir à un accord avant la fin de l'année 2010.
Mais pour Gilles Simon, ce n'est pas suffisant. Il faut aller plus loin, plus vite. L'ingénieur ne veut pas attendre deux années avant que les premières mesures apparaissent. Il demande aux écuries de montrer l'exemple. "C'est au constructeur de diminuer leur consommation. Nous pouvons réduire un peu les émissions des voitures de course mais nous pouvons surtout avoir un gros impact en étudiant des pistes pour réduire les rejets de CO2 pour des millions de voitures à travers le monde."
L'ancien responsable du département moteur chez Ferrari se veut visionnaire et veut anticiper les changements à venir. "Idéalement, nous aimerions comprendre comment seront les voitures de série dans cinq à dix ans. Nous pourrions alors établir des règles dès maintenant pour les trois prochaines années et anticiper cela. C'est très difficile parce que nous ne voulons pas imposer notre propre vision. Après cela, nous ferons ce qu'il sera logique pour les différents championnats, ajoute Simon qui est convaincu que le spectacle offert sortira grandi du virage environnemental. Avec des moteurs à la cylindrée réduite et un couple moindre, on pourrait utiliser un couple électrique additionnel pour différencier les voitures, tout en développant et en mettant en avant des technologies hybrides qui seront utilisées dans les voitures de série."
Source: eurosport.fr / Hadrien Hiault