Michael Schumacher pilote une Mercedes "vestige" de la Brawn de 2009, inadaptée à son style. C'est la source de tous ses déboires, clame-t-il. Pas du genre à baisser les bras, le vétéran allemand entend se refaire en 2011.
Michael Schumacher est sur la défensive. Après douze Grands Prix, le Kaiser revenu pour un 8e titre n'a toujours pas eu accès au podium. Son coéquipier Nico Rosberg en compte déjà deux et a amassé plus du double de points qui lui (94 contre 38). A qui la faute ? A la Mercedes, répond sans détour le quadra. "Quand on regarde le classement du championnat, on ne peut pas être satisfait", a-t-il statué dans un entretien donné à DVAG, un sponsor personnel. "Il y a des raisons pour lesquelles le retard est si conséquent. C'est la voiture qu'on nous a mis dans les mains. Elle est un vestige de celle de l'année dernière, modelée, modifiée et développée pour nous", a-t-il ajouté.
Mercedes GP est l'émanation directe de Brawn GP, l'écurie championne du monde en 2009, Pilotes et Constructeurs, et la W01 est la descendante de la BGP01, conçue et développée pour le nouveau règlement (aéro réduite, pneus slick...), autour de Jenson Button et Rubens Barrichello. Mais en 2009, Brawn GP, produit de l'ex-écurie Honda, avait du contracter ses effectifs techniques et développer la monoplace 2010 avec un budget limité. Ce que dénonce aujourd'hui Michael Schumacher.
"Le résultat est que le pilote doit concéder beaucoup de compromis", proteste-t-il. "La réalité est que la voiture ne fonctionne pas en harmonie ni avec les pneus ni avec les pilotes, et évidemment nous devons investir tout le temps qu'il nous reste pour nous assurer que cela ne se reproduira pas l'année prochaine. Nous devons nous assurer que la voiture (de 2011) soit en symbiose avec les pilotes, et nous sommes sur la bonne voie pour être compétitifs en 2011. Nous travaillons plus dur que jamais pour viser les titres."
En 2009, Jenson Button appréciait la Brawn, naturellement sous-vireuse. La Mercedes a hérité de cette caractéristique, ce qui n'a jamais plu aux nouveaux pilotes. Ceux-ci ont toujours déploré un manque d'appui à l'avant les empêchant d'inscrire sèchement le train avant à l'entrée des courbes. Pour la 5e manche de la saison, à Montmelo, la Mercedes avait reçu un empattement allongé de 10 centimètres par l'avant, dans le but de déplacer les masses. Ça n'avait quasiment rien changé au problème des pilotes. Ross Brawn, le directeur technique partenaire des sept titres mondiaux de Schumi chez Benetton et Ferrari, a aussi greffé un F-duct et un diffuseur soufflé sans réussir à changer le comportement de la voiture, ni même améliorer ses performances chronométriques. Le F-duct a toujours été une imitation imparfaite du dispositif inventé par McLaren et Brackley en est revenu aux échappements hauts au dernier Grand Prix, en Hongrie.
eurospot.fr